Cette page, est rédigée par deux de nos concitoyens passionnés par l’histoire de notre village.
Leur intérêt pour tout ce qui a pu se passer à Flamanville les conduit à faire d’incessantes recherches parmi les archives de toutes sortes pour rassembler des informations et les partager avec les habitants du village.
Ils sont les auteurs d’un livre paru il y a quelques années et qui raconte une partie de l’histoire de Flamanville.
La Commune de Flamanville est située au cœur du Pays de Caux en Seine Maritime, région Normandie.
Qu’est-ce que le Pays de Caux ?
C’est un de ces vieux états gaulois, celui où habitait la Tribu des Calètes. Il s’agissait de petites autonomies locales sans administrations organisées.
Les romains, dans leurs plans d’occupation ont dû regrouper ces petites tribus pour former les premiers villages. Le Pays de Caux est dans le centre d’un triangle joignant Le Havre, Dieppe et Rouen. Le mot Caux viendrait du celte et voudrait dire froid, glacial. En effet, cette contrée, par la grande élévation de son sol et par la proximité de la mer, est le point le plus exposé à la violence des vents du nord.
Les Cauchois seraient donc des descendants des anciens Calètes et non des normands qui eux étaient en périphérie du Pays de Caux, en vallée de Seine par exemple.
Les noms des communes furent donnés par les Romains en respectant l’unité de race et de territoire des premiers habitants. La commune s’appelait alors Flamanville l’Esneval, du latin Villa qui indique une métairie précédé du patronyme français Flamenc. La commune était rattachée à la baronnerie d’Esneval du Seigneur de Pavilly, elle s’appelait tout naturellement Flamanville l’Esneval comme bien d’autres communes dépendantes de cette baronnerie : Motteville, Auzouville, Criquetot…
La commune perdit le nom d’Esneval à la fin du 19ème siècle ce qui peut être regrettable de nos jours car il y a souvent confusion avec la commune de Flamanville située dans la Manche.
Flamanville à la révolution :
Flamanville l’Esneval faisait partie du canton de Motteville l’Esneval. Le dimanche 21 février 1790, tous les hommes du canton sont appelés à élire leurs premières municipalités. Ainsi, M. Nicolas Quertier est élu maire, messieurs Héron, Abraham et Désabris sont élus officiers municipaux, messieurs Andrieux, Lelöue, Couillard, Bréard, Duchesne, Delamare sont élus Notables. Monsieur Jean Galle est procureur de la commune. Il y a ce jour là 28 électeurs sur 467 habitants. Pourquoi ? A cette époque, pour pouvoir voter, il fallait être un homme, avoir plus de 25 ans, être domicilié dans le canton depuis au moins un an, payer une contribution directe de la valeur locale égale à trois jours de travail et enfin n’être ni domestique, ni serviteur à gages, ni banqueroutier... Il y a 36 mendiants à Flamanville.
Puis survient la Terreur. Le 17 Floréal An III (6 mai 1794), 80 individus venant d’Yvetot pénètrent dans les principales maisons de Flamanville. Ils forcent les propriétaires et fermiers à livrer tout ce qu’ils ont de graines.
Le 12 Brumaire An IV (3 novembre 1795), une nouvelle législation voit le jour. Les 18 communes composant le canton de Motteville deviennent une seule et même municipalité. On nomme deux personnes par village pour les représenter auprès de la municipalité de Motteville. A Flamanville, il s’agit de M. Follain et de M. Andrieu.
Il y a beaucoup de pauvreté et de brigandage dans le canton. En conséquence, le 17 avril 1796 on crée une garde nationale de huit compagnies dont la 3ème sera affectée à Flamanville et Grémonville. Mais il y a toujours des troubles dans la commune. Un arrêté de l’administration de Motteville proclame que toute personne non munie d’un passeport et non domiciliée dans la commune sera arrêtée. Des patrouilles ont lieu toutes les nuits dans la commune.
22 mars 1798 – Elections primaires. La plus grande partie des électeurs du canton s’abstient d’y prendre part (94 votants sur 1274 inscrits). A Flamanville, M. Nicolas Dupray est élu agent.
Le 31 mars 1798 a lieu une nouvelle élection au canton de Motteville pour le renouvellement par moitié des agents et adjoints formant l’administration du canton. Comme les précédentes, ces élections ont lieu dans l’indifférence générale.
Le 20 avril 1798, les nouveaux élus prêtent serment et sont installés dans leurs fonctions. Pendant de mois de Floréal, les séances de la nouvelle administration cantonale n’offrent que très peu d’intérêt. Elle élabore un programme pour la fête des époux et prépare la répartition du contigent de la contribution fermière entre les 18 communes.
Le 7 février 1800 la municipalité est dissoute, les communes retrouvent leur autonomie avec leur municipalité.
Le 27 août 1801, Motteville perd son titre de Chef Lieu de Canton au profit de Yerville. Il y a alors 24 communes dans le canton.